Les aérations du fourgon


Vous n'avez pas envie de mourir étouffé dans votre camping-car, et je vous comprends. Le CO2 dégagé par la respiration et tous les appareils à gaz doit être évacué efficacement vers l'extérieur. Pour une bonne aération il faut que l'air ait envie de circuler de lui-même, c'est à dire qu'il va falloir lui créer un chemin qu'il appréciera! Ceci est valable surtout lorsqu'il fait froid ou pour les jours pluvieux, lorsque toutes les portes sont fermées. Pour ces périodes-là il fera généralement plus chaud dans le fourgon que dehors, donc l'air réchauffé aimerait partir par le toit. Pour qu'il puisse effectivement partir, il suffit d'autoriser son arrivée à un autre endroit -> le sol. La boucle est bouclée. Tout ça pour dire qu'une aération dans le toit seule, ou une aération au sol seule, est moins efficace que lorsqu'elles sont couplées.



Aérations basses

Il y a pour cela plusieurs possibilités, chacune a ses avantages et inconvénients. Voici les quatre auxquelles je pense, sur un Trafic schématisé en coupe ; l'ouverture est en bleu foncé et le flux d'air en bleu clair :

Schéma Explication Avantages Inconvénients
Grille sur la paroi extérieure. Le doublage laisse passer l'air par une de ses multiples ouvertures Simple à poser. La grille n'est pas nécessairement pile-poil en face de l'ouverture intérieure. On crée une zone tampon ramasse-poussière Pas discret. Craint les jets d'eau
Grille sur le plancher Discret Craint éventuellement les projections d'eau des roues (cependant facile à éviter avec un déflecteur)
Grille sur la paroi intérieure, sous le plancher. Le doublage laisse passer l'air par une de ses multiples ouvertures Discret. La grille n'est pas nécessairement pile-poil en face de l'ouverture intérieure. On crée une zone tampon ramasse-poussière Assez difficile à poser
On enlève le joint bas des portes (latérale, arrières) Discret, très simple à mettre en oeuvre (pas de découpe de tôle). On peut remettre les joints si l'on veut Pas de moustiquaire. Des objets pourraient tomber directement dehors. Le joint de la porte arrière gauche est juste au-dessus de l'échappement, la fumée peut rentrer. Craint éventuellement les projections d'eau des roues

J'ai choisi d'enlever les joints bas des portes, pour la simplicité. Pour certains Trafic, le joint est monté sur glissière, il suffit de le faire coulisser pour l'enlever. Tellement simple qu'il est inutile de vous montrer une photo! Il y a par contre un certain nombre d'inconvénients auxquels je pense trouver une parade à l'utilisation, pour l'instant il y a des choses plus urgentes à faire! Je vous tiens au courant, de toutes façons ;-)



Aérations hautes

Là encore, plusieurs possibilités : les champignons, les grilles, les lanterneaux.

- champignons : leur gros avantage, c'est la discrétion (certains véhicules de transport en sont équipés d'origine...) Leur prix également est assez avantageux. Par contre l'aération réalisée est de l'ordre de 20 cm², ce qui est un peu juste... Et pas moyen de l'ouvrir complètement comme un lanterneau.

- grilles : sur le côté du fourgon, en haut, elle ne sont pas très discrètes. Elle craignent les projections d'eau.

- lanterneaux : la possibilité de créer une grande aération est très appréciable par temps chaud. Et même fermés, ils ont souvent une aération permanente de l'ordre de 150 cm², ce qui est suffisant pour vivre toutes portes closes. La luminosité apportée est appréciable, selon les modèles.

J'ai opté pour deux lanterneaux Fiamma vent 160 à l'arrière et un capot qualité marine au-dessus de la table :


Vue d'ensemble


Autant les lanterneaux ne sont vraiment pas chers, autant je n'aurais pas aimé avoir à acheter le capot : structure en aluminium, plexiglas de 15mm résistant aux UV, champignon central à ouverture réglable... J'estime son prix neuf à peut-être 500€... Il m'a été donné car en piteux état, j'ai du changer le joint en caoutchouc, détordre la structure, refaire l'étanchéité du plexiglas sur le cadre, polir les plans de joint. Maintenant il est nickel et rend de précieux services (beaucoup de lumière, bonne aération, passage facile pour monter sur le toit). Si vous voulez vous en procurer un, je pense qu'il faut aller faire les casses et les bourses aux accessoires nautiques.



Pose des lanterneaux

Bon à savoir : j'ai fait toutes les découpes depuis l'extérieur, en montant sur le toit. Si on ne marche pas au milieu mais plutôt sur les bords, il supporte sans problème. A la limite une planche peut répartir la charge.
La logique voudrait que cette étape de construction vienne au tout début, cependant comme je voulais le faire en été j'ai dû protéger le mobilier des poussières de découpe, c'est faisable.

Matériel nécessaire : disqueuse, scie sauteuse, lime (ou ponceuse à bande fine), perceuse, pistolet à mastic fiable (le mien m'a lâchement lâché en plein milieu, je ne vous explique pas la galère car il faut finir à tout prix avant le mauvais temps...)

Quincaillerie nécessaire : mastic silicone résistant aux UV et aux intempéries (n'hésitez pas à y mettre le prix), boulons en inox, Protectol, matériau pour récupérer les nervures du toit.

Pour ce dernier point, il y a deux solutions. Acheter un rouleau de mousse prévu à cet effet (plusieurs dimensions possibles) ; ou confectionner des cales en un matériau imputrescible. Cette deuxième solution me semble plus efficace pour éviter d'avoir à mettre une tonne de mastic... J'ai donc récupéré des panneaux publicitaires en plastique (je crois que c'est du PVC) en grandes plaques de 5mm d'épaisseur, c'est parfait car il y a deux types de bosselages sur un Trafic : 1cm et 5mm de hauteur.

Faites les repérages et mesures qui s'imposent pour tracer les découpes sur le toit, à l'extérieur. Faites en sorte que le coté du cadre qui comporte les charnières repose sur une traverse de renfort, car c'est ce côté qui sera le plus sollicité, particulièrement s'il y a du vent sur le lanterneau ouvert. Je ne vois pas de danger réel à couper une de ces traverses, si le lanterneau est plus long que l'espace entre deux renforts.

Nettoyez la tôle autour de la future découpe, sur un toit il y a souvent de la mousse qui empêcherait le mastic de coller proprement.

Attaquez à la disqueuse pour pouvoir ensuite continuer à la scie sauteuse (découpe beaucoup plus propre), lorsque vous êtes sur la tôle simple. Les renforts se découpent eux entièrement à la disqueuse. Faites les trous pour la fixation des cadres, pas la peine de faire la vingtaine de trous de la périphérie mais simplement un par angle et au milieu des côtés, ça devrait suffire (dans tous les cas, vous devrez vous adapter aux bosses...)

Limage ou ponçage des découpes, un peu d'antirouille, coup de balai sur le toit (pour éviter que les poussières d'acier ne rouillent à la prochaine pluie) et vous êtes prêt à poser les cales :


Pose des cales


Puis pose des lanterneaux :


Une cale pour faire 5mm à gauche, deux cales pour faire 10mm à droite



On boulonne entre les montants de façon à rigidifier la tôle qui est plutôt souple


Pour les lanterneaux mis côte à côte, pensez à laisser quelques centimètres sur le côté pour que l'eau puisse s'écouler librement :


L'eau peut s'écouler


De même, l'eau ne doit pas stagner entre les deux lanterneaux, faites une cale pour deux afin de "boucher le trou" :


L'eau ne peut plus stagner entre les bosses


Au final, mettez un peu de mastic dans chaque trou de fixation, qu'il comporte une vis ou non.

Vous aurez remarqué que je n'ai pas utilisé la méthode de fixation proposée par Fiamma, dite "sandwich". Je pense que c'est un argument commercial (pose rapide et simple) mais que c'est complètement contraire aux règles de l'art...
Autre remarque, ils annoncent une taille de découpe allant de 36 x 36cm à 39 x 39cm. A moins de charcuter le plastique, avec mon mètre c'est 39 x 39, pas moins!


OC - 10/11/2004